Le plastique a longtemps été l’emballage de prédilection en cosmétique. Cependant, de plus en plus de consommateurs sont sensibles aux arguments écologiques et souhaitent préserver la planète. Également, la baisse des ressources pétrolières, la lutte contre l’augmentation des gaz à effet de serre et la protection de l’environnement incitent les marques et les industriels à trouver de nouvelles alternatives aux plastiques conventionnels, issus de la pétrochimie.
Ainsi, le secteur des « nouveaux » plastiques, biosourcés ou biodégradables, semble très prometteur. Mais attention au green-washing.
Le plastique c’est quoi ?
Le plastique est constitué de polymères auxquels sont additionnés différents additifs. Au cours du dernier demi-siècle, la production mondiale de plastiques a été multipliée par 20. (Source : emballages magazine)
Le polyéthylène téréphtalate, ou PET, est parmi les plus utilisés pour la fabrication d’emballages, notamment des cosmétiques. Il garantit une excellente conservation du produit, il est recyclable et a un poids faible, ce qui limite la consommation de carburant pendant le transport. Par contre, c’est un produit dérivé du pétrole.
Heureusement, des solutions existent, comme l’emploi de plastiques biosourcés.
Quelles sont les autres solutions ?
Ces dernières années, le développement d’alternatives aux plastiques a explosé, comme les plastiques biosourcés et/ou biodégradables, issus de sources renouvelables (végétale, animale…). De manière exponentielle, la capacité de production de ce type de plastique a atteint 2,1 millions de tonnes en 2018. Bien qu’il ne représente que 0,75 % du marché mondial, presque la moitié de ce type de plastique est biodégradable. Néanmoins, seulement de ce type de plastique 30% sont biosourcés ET biodégradables.
Les bioplastiques
Le terme bioplastique est un terme général. Ainsi, le terme bio dans bioplastique ne veut pas forcément dire que ce plastique vient de l’agriculture bio, ni qu’il est forcément biodégradable.
Par exemple, un bioplastique peut être biodégradable mais fabriqué à partir de pétrole. À l’inverse, un bioplastique peut être d’origine végétale mais non biodégradable. Un packaging est considéré comme biodégradable si 90% de ses composants se détériorent en moins de six mois.
Les bioplastiques sont-ils la seule alternative possible ?
Les plastiques biosourcés sont souvent présentés comme LA solution au plastique conventionnel et polluant.
Pourtant, les plastiques biosourcés ne règlent pas entièrement les problèmes de toxicité ou de gestion des déchets.
En effet, les plastiques biodégradables le sont qu’à certaines conditions. Souvent, ils se dégradent moins bien en conditions réelles qu’en laboratoire, en particulier dans la mer. Ainsi, jeter un bioplastique dans l’environnement aura un impact malgré tout, et sera considéré comme de la pollution. Enfin, même si ces emballages cosmétiques sont biosourcés et/ou biodégradables, qu’ils permettent d’alléger l’utilisation des ressources, leur bilan carbone n’est pas négligeable. En effet, il faut consommer une certaine quantité d’énergie et de matières premières pour fabriquer ces emballages.
Alors, que faire ?
Le premier intérêt des bioplastiques biodégradables est de limiter l’empreinte écologique des matériaux. Malheureusement, le problème de la pollution ne va pas se résoudre du jour au lendemain. Celui-ci est principalement dû à un problème de citoyenneté et de collecte des déchets. De trop nombreux consommateurs pensent encore que si ce produit est fabriqué avec un plastique biodégradable, il peut s’en débarrasser sans se soucier de son tri.
Le mieux reste donc d’utiliser le moins de plastique pour les emballages cosmétiques, même s’ils sont bio. Autrement dit, il vaudra mieux vendre des produits cosmétiques réutilisables plutôt que jetables, même s’ils sont biodégradables.
Les actions responsables des marques cosmétiques.
Ces dernières années, les initiatives des marques cosmétiques se multiplient. Elles s’emploient activement à réduire leur utilisation de matière plastique vierge en utilisant du plastique recyclé, en trouvant d’autres sources ou en imaginant d’autres packagings.
- Le Petit Marseille a lancé un gel douche concentré, dans un petit format, ce qui permet de réduire de 60 % l’utilisation du plastique.
- L’Oréal allège les poids de ses packagings, comme en témoigne un flacon Mixa 400ml qui s’est allégé de 1g, soit 3% de son poids total.
- Les flacons de gel douche So’Bio Étic sont fabriqués à partir de plastique d’origine végétale et non pétrolière.
- Nivea s’est fixé un objectif de 25 % de contenants recyclés dans ses gammes vendues en Europe d’ici à 2025.
Tous se fixent des objectifs pour réduire son utilisation de plastique vierge, que ce soit des grands groupes ou des PME. Ainsi, il est important de souligner tous les efforts et ne pas oublier qu’il faut poursuivre le mouvement !
Sources : Premium beauty News – LSA – ECO Conso – Emballages Magazine – France Inter