Un débat s’instaure depuis bientôt dix ans sur la dangerosité des sels d’aluminium contenus dans les anti-transpirants. A tort ou à raison, voici quelques informations qui vous permettront de voir un plus clair sur cette polémique.
Que sont les sels d’aluminium et à quoi servent-ils ?
Tout d’abord, l’aluminium est un métal lourd dont l’une des propriétés est de resserrer les pores de la peau. En resserrant les pores de la peau, la production de sueur est bloquée et cela favorise la diminution des flux de transpiration. Ces sels d’aluminium servent aussi à tuer les bactéries, ce qui limite la formation des odeurs corporelles.
Alors, pourquoi les sels d’aluminium sont- ils si controversés ?
Les médias ne font pas bonne presse des sels d’aluminium. En effet, ils sont accusés de favoriser certaines maladies comme le cancer du sein et/ou la maladie d’Alzheimer.
Cette mauvaise presse peut s’expliquer par le fait que depuis plusieurs années, plusieurs études scientifiques ont alerté sur les dangers de ces derniers.
Comment savoir si les anti-transpirants contiennent des sels d’aluminium ?
Tout d’abord, les déodorants ne contiennent pas tous de l’aluminium. Pour savoir s’ils en contiennent, il suffit de lire la liste INCI des emballages ou des flacons des produits. Sur ces emballages figurent des mentions attestant de la présence de sels d’aluminium comme :
« aluminium chloryde», «aluminium chlorohydrate», «aluminium chlorydrex», «aluminium chlorydrex», «aluminium sesquichlorydrate» ou encore «aluminium zirconium».
En effet, les marques ont l’obligation de respecter la réglementation qui prévoit que tous les ingrédients d’un produit figurent sur cette liste INCI. La réglementation prévoit même que la liste des ingrédients figure dans un ordre précis, c’est-à-dire dans l’ordre décroissant de leur quantité.
Des études qui ne font pas l’unanimité
En 2016, deux chercheurs suisses ont mené une étude sur la question de la toxicité des sels d’aluminium. Ainsi, des souris ont fait l’objet d’expériences. Tout d’abord, des sels d’aluminium sont rentrés en contact avec des cellules des souris. Puis, des souris saines ont subis une injection de ces cellules. Après quatre à six mois de contact, ces cellules sont devenues malignes. Les souris ont développé des tumeurs à des degrés différents avec pour certaines, un développement de métastases. Cette étude a attiré l’attention de la communauté scientifique en donnant l’alerte sur les dangers de l’aluminium contenu dans les cosmétiques.
Également, en 2017, une étude Autrichienne a conclue que l’application d’un déodorant contenant de l’aluminium augmenterait par deux le risque de développer un cancer du sein. Cela concernerait les femmes qui, depuis leur plus jeune âge, l’utilise sur des aisselles épilées plusieurs fois par jour.
Pour autant, ces études n’ont pas suscité l’adhésion de toute la communauté scientifique. Il n’y a, selon d’autres scientifiques, aucun lien probant entre l’utilisation de sel d’aluminium et l’apparition de cancers.
L’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé va dans ce sens.
La position de ANSM
L’agence nationale de sécurité du médicament a rappelé que, conformément à ses conclusions émises en 2011, l’exposition par voie cutanée à l’aluminium ne présentait pas un risque cancérogène. Néanmoins, elle a fait deux recommandations importantes :
-limiter la quantité d’aluminium dans les anti-transpirants à 0,6 %
-ne pas les utiliser directement sur des aisselles qui viennent d’être rasées ou sur une peau présentant des lésions.
Le choix des marques cosmétiques
Face à ce méli-mélo, beaucoup de marques ont fait le choix de supprimer les sels d’aluminium de leurs déodorants. En effet, il y a encore peu de temps, elles étaient peu nombreuses à décliner leurs produits sans sels d’aluminium.
Aujourd’hui, les offres de déodorants sans sels d’aluminium continuent de se développer fortement, même si cette allégation n’est plus possible. La gamme 0 % sels d’aluminium de Dove, arrivée en 2017, a permis à la marque de prendre 8,2 % de part de marché en valeur sur le segment féminin. Ainsi, elle se place au coude à coude avec Sanex femme.